Brusquant
à la fois le chaland clubber et le chevelu nostalgique, cet
essai irrévérencieux à souhait sonne comme
un véritable exutoire à l'heure d'une musique électronique
par endroit boursouflée. Sévissant au sein de Danzen
Jetzt et de Chlorgeschlecht avec Olivier Alary, premier artiste
français à avoir signé avec Rephlex (sous le
nom Ensemble), le duo berlinois composé de Johannes Malfatti
et Alex Kloster, Transformer di Roboter (pseudo emprunté
au dessin animé du même nom) édite avec le toujours
excitant label DECO, un 5 titres, hargneux, broyé par une
électro cheap et survoltée;. Intégrant les bons
vieux riffs métal de Slayer, Sepultura, Pantera et non moins
célèbres moustachus Métallica - Metal Kings,
à la fois pamphlet et dédicace sonore, distille une
noise digitale sournoise. Remarqué par des adaptions "
pop " et notamment en 2003 par sa reprise de Stranger in Moscow
de Michael Jackson (sur la coquette compilation Dirty), Transformer
se réapproprie le plus simple bagage collectif pour le plaisir
de nos mémoires et des vendeurs de t-shirts à la tête
de mort salace. Groupe de scène accroché aux lustres,
le duo atomise son auditoire par des lives exaltants où se
chevauchent reprise métallisée et pastiche pop édulcoré.
En piétinant joyeusement les étiquettes, Transformer
di Roboter est un jouet magique à découvrir absolument
avant sa prochaine mutation. Programmé dans le cadre du Festival
Feed Back au Parc de la Villette (Paris) , le 28 et le 29 août
2004.
(Matthieu
Blestel)
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