Signaldrift
Compass (Wobblyhead)
Compass de Signaldrift fait suite à une poignée d'autoproductions discrètes de l'américain Franz Buchholtz, son membre unique, et un split 12" en compagnie de Pulseprogramming. Ses huit titres dispensent des atmosphères mélodiques naïves assumées ponctuées de rythmiques susceptibles de provoquer des dodelinements chez les adeptes du fauteuil comme ceux de la piste de danse. Vraisemblablement, grand fan de New Order, Buchholtz ne tarit pas d'hommages à ses héros mancuniens. Plus que le morceau intitulé "Bermuda Love Triangle", dub électronique réminiscent de l'esthétique du défunt label Incoming, c'est le jeu de basse très inspiré de celui de Peter Hook qui transcende beaucoup des compositions de cet album, leur conférant une énergie très funk, voire électro-funk. Sur le très convaincant "Atlas", cette ligne de basse doublée d'une rythmique électro kilométrique est habilement parée de volutes mélodiques dans un esprit très filmique. Ce goût évident pour les ambiances cinématographiques, exprimé sous la forme de nappes synthétiques diffuses flirtant parfois avec le clinquant ou de tics old- school plus virils, évoque parfois les ambiances de science-fiction à moindre coût des films de John Carpenter ou l'électro-pompier moustachue de Giorgio Moroder. Parfait exemple des talents de metteur en sons de Buchholtz, "Units Of Spin" allie de façon unique dynamique rythmique et mélancolie synthétique années 80. Compass est un excellent album sur lequel Signaldrift rivalise d'ingéniosité avec Marumari ou Casino vs. Japan.
La version CD de cet album est accompagné d'une réédition de six morceaux sortis à l'origine sur le mini-album Bremen ; Buchholz y choisit des directions plus dub et ébauche déjà une identité musicale très cohérente.

(Christophe Taupin)


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