Pan American
Quiet City (Kranky)

Après les parcours minimalistes en electronica observés sur 360 Business/360 Bypass (2000) et sur The River made No Sound (2002), Mark Nelson, tiers de Labradford et unique aventurier du projet Pan American retrouve d'entrée sur Quiet City les volutes de son album éponyme de 1998. C'est donc avec guitares et voix qu'il nous convie, dès Begin, à ces retrouvailles qui ne sont pas non plus étrangères aux atmoshpères délétères dessinées sur ses albums avec Labradford. Suivent Wing et Shining Book, deux plages remplies de clicks et de sons électroniques délicatement sourds, sales et aigus comme Nelson sait en générer mais c'est lorsqu'ils se dotent d'un rythme qu'ils prennent alors des atours dubby. Nelson a toujours excellé dans ce domaine, apte à nous faire visiter virtuellement la jamaïque par un simple survol aérien de sa qualité intrinsèque de magicien, parvenant même dans le cas présent à y greffer d'indéniables accents océaniques dignes du Boxhead Ensemble. Plus loin, le retour des notes de guitares et de mélodica éparses sur un tapis de nappes ambiantes s'adonnent à un jazz minimal - pas si éloigné des moments les plus calmes de Supersilent (Skylight) - que vient cependant contrarier une suite plus explicite avec section rythmique, voix et trompette (Lights On Water). Encore mieux, c'est Het Volk et sa trompette rêveuse - héritée des meilleurs moments de la collaboration entre Miles Davis et Gil Evans - enclins aux enseignements d'un Carsten Nicolai porté sur la chose mélancolique. Un morceau beau à pleurer qui en fait le moment inoubliable parmi les 45 minutes que contient ce disque magnifique !

(Frédéric Foreau)


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